Le Parlement portugais a adopté de justesse vendredi 17 janvier 2014 un projet de référendum très controversé sur l’adoption par des couples homosexuels, qui doit encore être validé par la Cour constitutionnelle puis par le président.
Ce projet de référendum a été adopté avec les voix de 103 députés du Parti social démocrate (centre droit) du Premier ministre Pedro Passos Coelho, contre 92 voix de l’opposition de gauche. Les 24 élus du parti conservateur CDS, partenaire du PSD au sein de la coalition gouvernementale, et deux députés socialistes se sont abstenus.
Cette initiative prévoit d’interroger les électeurs portugais sur le droit à l’adoption pour les couples de même sexe, ainsi que sur le droit à l’adoption des enfants du ou de la partenaire.
Au Portugal, l’adoption à titre individuel est ouverte à tous mais la loi autorisant le mariage homosexuel, votée en janvier 2010, exclut explicitement le droit à l’adoption pour les couples homosexuels.
Le 17 mai dernier, à la surprise générale, une proposition de loi permettant aux membres d’un couple homosexuel d’adopter les enfants de leur.e conjoint.e avait été votée en première lecture en raison notamment de l’absence de nombreux élus de droite.
Pour la gauche, le projet de référendum adopté vendredi a de grandes chances d’être invalidé par la Cour constitutionnelle et visait à éviter que le texte consacrant l’adoption coparentale ne soit définitivement adopté. Le groupe parlementaire socialiste, à l’origine du texte sur l’adoption coparentale, avait ainsi dénoncé la veille « un écran de fumée » et « une manoeuvre dilatoire ».
Depuis les galeries du parlement, une dizaine de militants pour les droits des homosexuels ont protesté à l’issue du vote aux cris de « Honte! Honte! ».
Ce sujet controversé a divisé la coalition au pouvoir, le parti minoritaire CDS ayant déjà prévenu qu’il ne voterait pas le budget nécessaire à la réalisation d’un référendum. Le PSD, principal parti de la coalition, a lui-même été partagé en dépit de la discipline de vote imposée à ses élus. Témoignant de ces divisions, la député Teresa Leal Coelho a remis sa démission du poste de vice-présidente du groupe parlementaire.
Source : SOS homophobie