Samedi 18 octobre 2014, Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris pour les causes trans* et intersexes lors de la 18è Existrans avec comme principale revendication la demande d’un changement d’état civil libre, gratuit, démédicalisé et déjudiciarisé. Parti-e-s de la place de la Bataille de Stalingrad, les militant-e-s ont fait une marche de plus de deux heures dans tout Paris en scandant des slogans tels que «Contre la transphobie, faisons du bruit», «Les psy c’est l’enfer, les trans en colère» ou encore «Une loi, des droits, pour respecter nos choix», suivie d’un gigantesque die-in sur le boulevard Sébastopol. La marche s’est finie sur la place de l’Hôtel de Ville ou divers représentant-e-s d’associations trans*, intersexes, LGBT et de droits humains ont fait des discours particulièrement forts et pertinents.
http://dai.ly/x28avnn
reportage vidéo de Yagg
Les militant-e-s trans* sont en colère parce qu’aucune de leurs revendications n’ont été entendues, depuis 18 ans que la marche existe, et quasiment aucun progrès n’a été fait en France pour améliorer les droits des personnes trans*. Ielles sont encore plus en colère parce que le président François Hollande, avait promis, lors de sa campagne électorale, de simplifier la démarche de changement d’état civil pour les personnes trans*, et que le gouvernement n’a rien fait depuis, de peur de faire réagir les réacs de la «manip’ pour tous» et leur épouvantail de la «théorie du genre».
En France, pour les personnes trans*, l’obtention d’un état civil conforme à leur identité de genre est un vrai parcours du combattant, particulièrement humiliant, pouvant durer des années, cher (plusieurs milliers d’euros) et arbitraire. Les inégalités sont flagrantes, la plupart du temps il faut donner une preuve que le changement est irréversible, le plus souvent par une preuve de stérilisation ou d’opération chirurgicale (pourtant contraire aux principes du respect de la vie privée, de l’intégrité physique et aux recommandations du Conseil de l’Europe). La plupart des tribunaux, particulièrement transphobes, exigent une triple expertise médicale, avec des médecins mandatés, ne se satisfaisant pas des certificats médicaux que la personne trans* pourrait fournir. Beaucoup ont rapporté avoir subi un viol de la part du tribunal pour obtenir leurs papiers, car l’expertise médicale comprenait la vérification par un médecin, souvent tactile, que les organes génitaux correspondaient bien aux sexe demandé.
Si l’on retrouve ces même inégalités en Suisse, il faut dire que pas mal de villes, mais pas Genève(!), ont fait de sacrés progrès en ne demandant plus la preuve d’une stérilisation ou d’une opération génitale, mais aussi en ayant des procédures de changement d’état civil rapides, en général 1 à 3 mois. Ces tribunaux se satisfont des certificat médicaux que nous leur fournissons sans demander d’expertise médicale supplémentaire et les frais sont de quelques centaines francs (environ 300).