L’actrice et activiste Laverne Cox est la première femme trans* a faire la une du mois de juin 2014 du magazine de référence américain, le Time. C’est une avancée historique pour la visibilité des personnes trans*. Elle est devenue célèbre dans la série américaine « Orange is the New Black », où elle joue une femme trans* incarcérée dans une prison de femmes. Elle est devenue une des plus fameuses personnalité trans* dans les médias, au côtés de l’écrivaine Janet Mock. Laverne Cox se sert de sa notoriété pour militer pour la cause trans*. Elle dénonce le harcèlement, la discrimination et les crimes de haine dont les personnes trans* sont encore trop souvent victimes, encore plus particulièrement celles de couleur.
Voici quelques extraits de son interview:
Les gens veulent croire que ce sont les organes génitaux et la biologie qui façonnent la destinée d’une personne! Tout est basé sur un pénis, soit la taille qu’il a, et puis un vagin. Et c’est censé dire toutes ces choses au sujet de qui sont les gens. Quand vous pensez à ça, c’est un peu ridicule. Les gens doivent être prêts à revoir ce qu’ils pensent qu’ils savent sur ce que ça signifie d’être un homme et d’être une femme. Les gens ne sont vraiment pas à l’aise avec ce sentiment d’incertitude, ou ce changement.
Nous vivons dans un monde incertain et nous voulons croire à nos certitudes. Les gens ne veulent pas se remettre en question sur le monde qui les entoure. Chaque fois que j’ai peur de quelque chose ou que je me sens menacée par quelque chose, ça vient d’une insécurité personnelle. Je pense que la réalité est que la plupart d’entre nous ne sommes pas à l’aise avec notre propre genre. Ils pensent, « Ok, s’il y a cette personne trans* ici, alors moi qu’est-ce que je suis ? » Nous voulons juste rester dans un système de croyance qui nous fait nous sentir en sécurité, parce que nous sommes une culture intolérante à la vulnérabilité. Si nous sommes dans une position où nous devons remettre en question l’idée basique « qu’un homme a un pénis et une femme a un vagin », alors nous nous sentons vulnérables.
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes trans* veulent ouvertement dire « Voici qui je suis ». Elles veulent raconter leur histoire. Plus d’entre nous deviennent visibles, et les gens pourront dire, « oui, je connais quelqu’un qui est trans* ». Les gens ont besoin de points de références qui humanisent et démystifient la différence. Les médias sociaux et internet ont joué une grande part dans ce processus, nous avons une voix que nous n’avions pas avant. Nous pouvons écrire nos histoires et nous sommes capable de répondre aux médias.
Le mois dernier, Laverne Cox a été écartée de la liste des 100 personnes les plus influentes de l’année du magazine Time, malgré le fait qu’elle ait eu un des taux de vote les plus hauts dans les sondages en ligne. Cet écart a été considéré comme le reflet de la longue histoire de l’invisibilité de la communauté trans* dans les principaux médias. L’absence de Laverne Cox dans cette liste a été critiquée comme l’échec de notre société à reconnaitre les accomplissements et les efforts des personnes transgenres, et plus particulièrement des femmes trans* de couleur.
Le magazine n’a pas fait de commentaire sur ces critiques, mais cela a probablement joué un rôle dans sa décision de mettre Laverne Cox en couverture avec un article qui concerne les droits trans* (Le Time dit que cet article était prévu depuis des mois).