Habituée aux places d’honneur dans de nombreux classements, comme celui qui le désigne comme le pays où l’on est le plus heureux, la Suisse est pourtant en queue de peloton des pays européens pour les droits des personnes homosexuelles, trans et intersexes (LGBTI).
Classée à une piteuse 31ème place sur 49, en recul même de 4 places depuis 2014!, la douce Helvétie, où il fait si bon vivre, se retrouve en compagnie de l’Italie et des pays de l’est en fin de classement, pas glorieux.
Avec un index de 28%, elle est bien loin du Royaume Uni, premier, dont l’index est à 86%, un gouffre!
Pour établir son classement, l’ILGA Europe a pris en compte 48 critères parmi lesquels la protection légale des discriminations dans la sphère privée et au travail, la lutte contre les crimes de haine, la reconnaissance des personnes trans et intersexes, l’égalité des droits familiaux ou encore la reconnaissance de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre dans la Constitution. L’évocation des ces quelques critères suffit à comprendre pour quelles raisons la Suisse est à la traîne pour les droits des personnes LGBTI, puisqu’aucun de ces critères n’est rempli à ce jour!
Certes, cela pourrait (un peu) évoluer ces prochains temps, puisque l’inscription des actes homophobes dans le code pénal devrait passer l’ultime obstacle du Conseil des Etats en juin. Quant aux droits familiaux, il devrait être un peu plus égaux dans quelques temps avec la possibilité pour le parent social d’adopter l’enfant de son partenaire. Il est également question du mariage civil pour toutes et tous avec une initiative parlementaire des Verts libéraux qui est bien partie.
Mais que tout cela est long pour ce qui devrait être une évidence dans notre Etat de droit. Et c’est sans compter avec les menaces de référendums sur chaque (petite) avancée ou encore une initiative du PDC qui au détour d’une question fiscale veut inscrire dans la Constitution que le mariage est exclusivement hétérosexuel.
Les personnes LGBTI ont les mêmes devoirs, il serait temps qu’elles aient toujours un peu plus les mêmes droits. À moins bien évidemment que la Suisse vise la dernière place du classement en compagnie de l’Arménie, la Russie et l’Azerbaijan…
Didier Bonny
membre de l’association 360 et co-président de la Fédération genevoise des associations LGBT
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Pour plus d’informations: www.rainbow-europe.org