Suite au refus du Conseil des Etats en mars d’opposer un contre-projet à l’initiative du PDC « Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage », le Conseil national a dû se pencher une nouvelle fois sur le texte afin de décider quelle recommandation de vote il donnerait au peuple. Ce sera NON. Le Conseil des Etats lui emboîtera prochainement le pas et l’initiative pourra enfin être soumise en votation après un très long feuilleton.
Bien évidemment cette issue ne convient pas au PDC qui joue les vierges effarouchées en écrivant dans son communiqué de presse que « le Parlement a ainsi manqué la dernière occasion d’envoyer un message positif en vue d’abolir la discrimination en termes de fiscalité et de prévoyance qui touche les couples mariés et les partenariats enregistrés vis-à-vis des couples concubins. »
Mais pas un seul mot dans ledit communiqué sur le fait que sous prétexte de supprimer une discrimination fiscale, l’initiative en crée une autre bien plus grave : l’inscription dans la Constitution que le « le mariage est l’union durable entre un homme et une femme », excluant ainsi pour longtemps le mariage civil pour toutes et tous si elle était votée.
Pas étonnant que le PDC passe sous silence cet aspect scandaleux de son initiative pour l’égalité des droits, réclamée par des milliers des personnes pas plus tard que samedi lors de la Pride à Sion.
Le débat sur le mariage civil pour toutes et tous aura donc lieu à l’occasion du vote sur cette initiative mettant au second plan la question fiscale qui est pourtant à son origine. Il aurait été hautement préférable que ce débat puisse être un enjeu à lui tout seul, mais il faudra faire avec.
Les forces progressistes auront par conséquent l’occasion, aux côtés des organisations LGBT, de combattre avec toute l’énergie voulue ce texte pour montrer que la majorité des Suisses est favorable à l’égalité des droits. Que la bataille commence !
Didier Bonny
Membre de l’association 360, co-président de la Fédération genevoise des associations LGBT