Du 22 au 25 septembre se déroule, dans la ville de Philadelphie, aux Etats-Unis, le Congrès international de rencontre des familles, « L’Amour est Notre Mission: La Famille Vivante » organisé et financé par le Vatican. Le Pape, dans le cadre de son voyage en Amérique, y donnera une messe dominicale le 27 septembre. En octobre 2015 suivra le Synode des évêques sur la Famille, à Rome.
La visite papale est prévue 3 mois après que la Cour suprême des Etats-Unis ait rendu légal le mariage pour les couples de même sexe dans les 50 états. A l’occasion de sa venue, les associations LGBT catholiques ou oeuvrant pour l’égalité des personnes LGBT se mobilisent pour que le pape se rende à leur rencontre et ouvre le dialogue au sein de l’église catholique sur la diversité familiale, et plus particulièrement les familles arc-en-ciel.
Plusieurs membres d’associations catholiques LGBT prévoient également de faire le déplacement à Philadelphie pour assister au congrès et pouvoir rencontrer le Pape. Une pétition a été lancée par New Ways Ministry, congrégation catholique américaine, et le Forum Européen pour les groupes chrétiens LGBT, demandant à ce que le Pope prenne la parole pendant le Congrès international de rencontre des familles pour « offrir de l’espoir [aux familles] » et leur « annoncer que l’Eglise se préoccupe des joies mais aussi des difficultés spécifiques qu’elles rencontrent ». Ils appellent également le Pape à « reconnaître la diversité des structures familiales existantes » et à « inviter des membres de familles arc-en-ciel à prendre la parole au Synode à Rome. »
« Beaucoup de ces familles ont subi beaucoup de souffrance dans un environnement catholique. Des enfants de mamans lesbiennes ont été expulsés d’écoles catholiques. Des personnes gay et lesbiennes se sont vues refuser la communion, parfois même pendant l’enterrement de leurs parents, juste à cause de qui ces personnes sont et de qui elles aiment. Encore trop souvent, les prêtres transmettent des messages intolérants et ignorants de leur autel », rappellent-ils.
L’association américaine nationale Human Rights Campaign, quant à elle, a fait parvenir au Pape et à l’église catholique une série de revendications, allant de la reconnaissance de la diversité familiale au sein de l’église à l’extension du baptême aux enfants élevés dans des familles arc-en-ciel (baptême qui est encore trop souvent refusé), et de rappeler de faire la distinction entre la liberté religieuse et le fait de discriminer.
En 2013, le Pape avait fait un pas vers les personnes LGBT en rappelant « Qui suis-je pour juger? ». Il a cependant comparé récemment les personnes trans* à des armes nucléaires alors même qu’il est allé à la rencontre de personnes trans* au Paraguay et à Rome. Human Rights Campaign rappelait le 14 septembre qu’un sondage mené par Democracy Corps, une think tank, montre un très large soutien des catholiques américain.e.s à l’égalité pour les personnes LGBT: à la veille de la décision de la Cour suprême, 57% des Américain.e.s soutenaient l’ouverture du mariage civil aux couples même de sexe. Parmi les répondant.e.s identifié.e.s comme catholiques, le chiffre monte encore plus haut, à 64%. Encore mieux : 83% des répondant.e.s identifié.e.s comme catholiques soutiennent des mesures qui préviennent la discrimination dans les milieux du travail, ce qui représente 5% de plus que la moyenne nationale. Tout récemment, le peuple irlandais, peuple catholique, s’est prononcé à une large majorité en faveur de l’ouverture du mariage civil pour les couples de même sexe. L’Argentine, l’Espagne et le Brésil, également des pays catholiques, ont voté des lois en faveur des personnes LGBT. Le Vatican a donc encore quelques progrès et remises en question à faire, qui ne se passeront pas sans dialogue ni rencontre avec les familles et les personnes concernées.