Parentalités trans: parlons-en!

Témoignages & échanges

Campagne contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie de la Ville de Genève www.17mai-geneve.ch

Jusqu’en 2012 en Suisse, les personnes qui souhaitaient être reconnues légalement dans leur genre à travers un changement de sexe à l’état civil devaient obligatoirement passer par une opération de modification de leurs organes sexuels, donc stérilisante. La transition était ainsi, de fait, un renoncement à la procréation.

Si cette situation, extrêmement violente et discriminatoire, a heureusement changé, les parentalités trans restent mal comprises. Elles ne sont encore que rarement vues comme faisant partie de l’univers des possibles, y compris pour les personnes concernées ou leur entourage, a fortiori pour la société.

À travers des témoignages et des échanges entre personnes concernées et des professionnel-le-x-s, cette table-ronde souhaite explorer les enjeux légaux, médicaux et sociaux qui traversent les expériences de parentalités pour les personnes trans et permettre aux personnes concernées, ainsi qu’à leurs proches, de se projeter dans ces possibilités. Elle a pour but d’ouvrir les perspectives entourant les personnes trans et leurs projets parentaux et de participer à rendre visibles les encore trop rares ressources et modèles sur le sujet.

Intervenant-e-x-s:

• Solène Gouilhers (elle), docteure en sociologie, chercheuse à l’Institut des Études genre de l’Université de Genève. Elle mène une recherche sur l’accès à la procréation médicalement assistée des personnes trans;
• Jefferson Méchineau (il), père au foyer ayant porté ses deux enfants, créateur de la bijouterie inclusive L’atelier JBM et membre de l’association faîtière Familles Arc-en-ciel. Il s’intéresse aux parcours et vécus des personnes trans et non binaires. Ayant travaillé à plusieurs reprises avec le corps médical, il souhaite produire une brochure sur l’accompagnement des personnes trans*, à destination des professionnel-le-x-s de la santé afin de contribuer à leur meilleure prise en charge;
• Laura Pillet (elle), 41 ans, trois enfants et ingénieure en informatique. C’est à 38 ans, après la découverte progressive de sa féminité, qu’elle décide d’accepter le chemin vers elle-même en entamant une transition qui lui apporte équilibre et épanouissement. Soucieuse de véhiculer une image positive et optimiste de la transidentité, elle a la chance précieuse d’être aimée et soutenue par ses enfants et elle souhaite partager son expérience;
• Tiffaine Stegmüller (elle), docteure en droit, avocate au barreau et chargée d’enseignement aux Universités de Neuchâtel et de Fribourg. Elle est avocate de confiance à l’association ÉPICÈNE et membre du conseil de fondation de Santé Sexuelle Suisse. Elle est spécialisée en droit de la PMA;
• Electra Zacharias (elle), activiste trans et lesbienne à Genève. Juriste de formation, elle travaille depuis plusieurs années pour la défense des droits des personnes LGBTIQ+, notamment dans le domaine de la santé. Dans ses recherches, elle s’intéresse à la reconnaissance légale des parentalités trans. Sur la base de son expérience dans le sport de compétition, elle s’engage également pour l’inclusion des personnes trans et non binaires dans ce domaine. Après un parcours de PMA à l’étranger avec sa partenaire, elle va devenir mère de son premier enfant d’ici quelques mois.

Modération assurée par Tal Madesta (il), journaliste indépendant spécialisé sur les questions LGBTI et auteur d’un plaidoyer pour l’émancipation des personnes trans La Fin des monstres, paru le 7 avril 2023 aux éditions La Déferlante.